Commissariat Provincial du Congo

Visite Canonique du Père General a Kisangani RDC Mars 2024 

 

Brève historique de l’ordre du Carmel

L’ordre du Carmel est un ordre religieux catholique contemplatif. Ses membres sont appelés carmes (pour les hommes) et carmélites (pour les femmes). Leur père spirituel est le prophète Élie. Fondé par des ermites sur le mont Carmel en Palestine à la fin du XIIe siècle, les premiers Carmes quittent leurs ermitages au début du XIIIe siècle pour se réfugier en Europe. Après bien des tribulations, l’ordre érémitique se transforme en ordre monastique. Il connaît de nombreuses réformes dont la plus marquante est la réforme instituée par Thérèse d’Avila au XVIe siècle.

Il existe aujourd’hui deux branches principales : les Grands Carmes (n’ayant pas suivi la réforme de sainte Thérèse d’Avila) et la branche issue de la réforme thérésienne, les Carmes déchaux. Ces deux branches sont découpées en trois ordres :

Les Carmes (pour les hommes) ;

Les Carmélites (pour les femmes), appelées le second ordre (du Carmel) car leur ordre a été créé après l’ordre des Carmes ;

Le Tiers-Ordre carmélite (pour les laïcs), appelé le troisième ordre car créé dans un troisième temps.

L’ordre du Carmel est porteur d’une tradition spirituelle riche, qui a une grande importance pour l’Église catholique tout entière, notamment grâce à plusieurs docteurs de l’Église issus de l’ordre : Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux. Ils sont spécialement connus pour leur enseignement sur l’oraison, centre de la vie spirituelle du Carmel. De nombreux mystiques ont également laissé des écrits ayant éclairé leur époque et même faisant parfois référence jusqu’à nos jours (Jean de Saint-Samson, Laurent de la Résurrection, Marie-Madeleine de Pazzi, Élisabeth de la Trinité, Marie Candide de l’Eucharistie, Maria Petyt).

Origine et développement au Moyen Âge

Dès le XIIe siècle, des hommes s’inspirant du prophète Élie viennent vivre en ermites dans les grottes du mont Carmel. Albert Avogadro, Patriarche latin de Jérusalem, leur donne une règle de vie en 1209. Cette règle, constituée de quelques thèmes majeurs empruntés à la Bible, est centrée sur la prière. C’est l’acte fondateur de l’Ordre, qui prend le nom de « ordre des Frères de Notre-Dame du Mont-Carmel » ou Carmes. Plus tard, en 1247, le pape Innocent IV donnera aux Carmes l’appellation officielle de Frères de Notre-Dame du Mont-Carmel.

Le siège de Jérusalem en 1187, qui achève la conquête de la Palestine par Saladin, oblige les chrétiens venus d’Occident lors des croisades à partir. De retour en Europe en 1238, ils vivent de plus en plus dans les villes où ils constituent de petites communautés. En 1247, l’ordre érémitique qu’est le Carmel est organisé par le pape Innocent IV en ordre monastique mendiant3. En 1274, l’existence de l’Ordre est définitivement confirmée par le pape Grégoire X.

En 1435, le pape Eugène IV assouplit les rigueurs de la règle monastique par une mitigation qui entrainera de nombreuses tentatives de contre-réforme (tentatives de réformes par Jean Soreth, réforme de Mantoue, réforme de Touraine).

Des femmes proches de ces communautés de Frères Carmes sont attirées par leur vie de prière. Ainsi par exemple, des béguinages aux Pays-Bas donnent naissance à des monastères de carmélites dans la seconde moitié du xve siècle. Jean Soreth, frère du couvent des Carmes de Caen, supérieur de l’ordre du Carmel de 1451 à 1471, travaille à la transformation de quelques béguinages des Pays-Bas en monastères de carmélites. Le mouvement ainsi lancé se répand en Bretagne avec la duchesse de Bretagne Françoise d’Amboisec mais aussi en Italie et en Espagne.

La Réforme thérèsienne et son extension en Europe

Thérèse d’Avila par Gregorio Fernández

Dans le contexte de la tourmente protestante et du Concile de Trente, deux grandes figures marquent en Espagne la vie du Carmel : sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) et saint Jean de la Croix (1542-1591) qui fondent les Carmes déchaussés en 1568. Ils renouvellent dans l’Ordre le sens de la prière et de la pauvreté à travers l’humilité et une vie cachée.

Après la fondation du premier monastère de la réforme, le couvent Saint-Joseph à Ávila en 1562, seize communautés féminines et quinze communautés masculines nouvelles sont érigées en Espagne en seulement 20 ans.

En 1604, le cardinal de Bérulle et Barbe Acarie fondent le premier carmel déchaussé en France où ils connaissent rapidement un très grand succès (74 carmels féminins et 67 couvents de Carmes réformés sont présents à la fin du xviie siècle contre seulement 6 couvents de carmélites non réformées). Plusieurs grands noms de la noblesse ou de la société parisienne entrent au Carmel comme Louise de La Vallière, ou Louise de France.

Persécutions et effondrement de l’Ordre

Les guerres de Religion entrainent des exactions et la destruction de plusieurs couvents. Le siècle des Lumières est un temps de fléchissement spirituel pour la vie religieuse confrontée aux remises en question du rationalisme, les vocations religieuses diminuent. L’empereur Joseph II du Saint-Empire romain germanique, avant même la Révolution française décide de supprimer tous les couvents des ordres religieux contemplatifs (le Carmel, mais également les visitandines). Tous les monastères de son empire (Allemagne, Autriche, Pologne, une partie de l’Italie, les Pays-Bas) sont supprimés, et les religieux et religieuses sont soit expulsés soit envoyés dans les couvents d’autres ordres. Même l’intervention et la visite du pape Pie VI ne le fait pas changer d’avis.

La Révolution française entraîne la fermeture de tous les couvents de Carmes et de Carmélites en France (l’Assemblée constituante supprime les congrégations religieuses à vœux solennels le 18 août 1790). Les biens des religieux sont saisis et vendus. Les Carmes disparaissent de France jusqu’en 1840, les carmélites restent et entrent dans la clandestinité9. Plusieurs religieux et religieuses sont exécutés.

En Espagne, au cours du XIXe siècle, plusieurs émeutes et révoltes amènent les populations à brûler des couvents, voire à y massacrer les religieux. En 1835 le gouvernement ordonne la suppression des couvents qui comptent moins de 12 membres. C’est ainsi que plus de 900 couvents sont fermés. En 1936, avant même le début de la Guerre d’Espagne, les milices républicaines attaquent et incendient de nombreux couvents, et vont même jusqu’à massacrer les religieux (voir Terreur rouge : Violences antireligieuses).

La renaissance du Carmel

Expansion des couvents

Après la fermeture des couvents de France en 1792, des carmélites organisent des couvents clandestins. Mère Thérèse-Camille de l’Enfant Jésus (Marie-Thérèse-Françoise-Camille de Soyecourt) qui a pu récupérer la fortune familiale va utiliser cet argent pour racheter des anciens couvents saisis et vendus par la république afin de réinstaller des religieuses. En 1800, Mme de Soyecourt organise un premier couvent clandestin qui servira de plaque tournante pour recueillir les carmélites isolées et les renvoyer vers de nouveaux couvents (clandestins). Ainsi, en 1804, vingt-cinq couvents sont reconstitués9. Après la chute de Napoléon Ier, les restaurations de couvents de carmélites se poursuivent et de nouvelles fondations voient le jour (cinquante-sept restaurations et fondations jusqu’en 1850). Les Carmes déchaux, qui avaient fui la France reviennent y fonder un premier couvent en 1840. Les fondations se multiplient en France jusqu’à la fin du xixe siècle. En 1901, on compte alors cent trente-deux couvents de carmélites, soit cinquante-huit de plus qu’avant la Révolution9. À partir de la seconde moitié du xixe siècle, les ordres carmélites français lancent des fondations sur d’autres continents (Inde, Palestine).

Après la guerre civile espagnole, sainte Maravillas de Jesús restaure le couvent de Cerro de los Angeles et fonde 10 nouveaux couvents en Espagne et à l’étranger (un couvent en Équateur). L’ordre des Carmes déchaux se développe rapidement en Espagne pour atteindre les 149 couvents. En Grande-Bretagne plusieurs fondations de couvents ont lieu au milieu du xixe siècle. Ces couvents essaiment à leur tour dans différents pays anglophones (Australie, Irlande, États-Unis).

D’autres personnalités contribuent à la restauration du Carmel : l’Espagnol François Palau y Quer, l’officier polonais Raphaël Kalinowski, le pianiste et carme allemand Hermann Cohen. En 1831 en Inde, le bienheureux Kuriakose Elias Chavara fonde la Congrégation des Serviteurs de Marie Immaculée du Mont-Carmel, communément appelés Carmes de Marie Immaculée. Il fonde également la congrégation féminine du Carmel de Marie en 1866. Ces deux congrégations se répandent en Afrique et en Europe.

Renouveau spirituel

Sainte Thérèse de Lisieux et sainte Élisabeth de la Trinité renouvellent le message spirituel du Carmel. La lecture d’Histoire d’une âme de la sainte de Lisieux a un immense retentissement, ainsi que sa canonisation en 1925. En 1933, le Carmel de Cologne accueille Edith Stein, philosophe juive réputée, sous le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Son œuvre théologique et philosophique a beaucoup influencé son époque, et ce jusqu’à aujourd’hui.

Au xxe siècle le père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus fonde le premier institut séculier carmélitain : Notre-Dame de Vie, faisant partie du Tiers-Ordre carmélite. La fin du xxe siècle voit le développement et l’expansion du Carmel séculier.

La famille carmélitaine

La famille carmélitaine comprend aujourd’hui deux branches :

Les Grands Carmes ou Carmes de l’ancienne observance qui ne sont pas issus de la réforme thérèsienne mais de la réforme de Rennes appelée aussi Réforme de Touraine, effectuée par le Fr. Philippe Thibaut aidé de Jean de Saint-Samson. Cette branche est structurée en trois ordres :

Les Carmes (hommes ; chassés à la Révolution, les Grands Carmes ont réalisé au début des années 2000 leur réimplantation en France (à Nantes et Angers),

Les Carmélites chaussées (de l’ancienne observance).

Le tiers-ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel qui regroupe les laïcs rattachés au Carmel ;

L’ordre des Carmes déchaux issu de la réforme du Carmel menée par Thérèse d’Avila et Jean de la Croix. Cette branche est elle aussi découpée en trois ordres :

Les Carmes, au nombre d’environ quatre mille frères,

Les Carmélites déchaussées, présentes sur les cinq continents, comptent environ douze mille sœurs,

Des laïcs regroupés dans l’ordre des Carmes déchaux séculier.

Globalement, le Tiers-Ordre constitue l’ordre plus nombreux (pour les deux branches de l’Ordre), devant les religieuses, puis les frères Carmes.

À ces branches se rajoutent différentes communautés de Carmélites apostoliques (religieuses non cloitrées), rattachées à l’ordre du Carmel, dont :

Liste des congrégations religieuses rattachées à l’ordre du Carmel

  1. La Fédération carmélitaine apostolique qui rassemble trois congrégations (Notre-Dame-du-Mont-Carmel d’Avranches, les Sœurs de la Providence de la Pommeraye, Sainte-Thérèse d’Avesnes sur Helpe) ;
  2. Les Carmélites de la charité, (fondées en 1826 par sainte Joaquina Vedruna), rassemblent plus de 2500 religieuses ;
  3. La congrégation des Carmes de Marie Immaculée (ou CMI) (fondée en Inde en 1830e par Kuriakose Elias Chavara) ;
  4. La congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Mont Carmel (fondée en 1854 par Marie Thérèse de Jésus);
  5. Les Carmélites missionnaires et les Carmélites Missionnaires Thérésiennes20 fondés en 1860 par François Palau y Quer ;
  6. La congrégation de la Mère du Carmel (CMC) (fondée en Inde en 1866 par Kuriakose Elias Chavara) ;
  7. Les Carmélites de saint Joseph (fondées en 1872) en France ;
  8. La Congrégation des Sœurs Carmélites de Sainte Thérèse, (fondée en 1874 par la bienheureuse Thérèse-Marie de la Croix) ;
  9. Les Carmélites du Sacré-Cœur de Jésus, (fondées en 1911), dépassent le millier de carmélites ;
  10. Les Carmélites missionnaires de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (fondées en 1925 par la bienheureuse Maria Crocifissa Curcio).

La famille carmélitaine comprend également :

  1. Les Ermites de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel (qui dépend de la famille des Grands Carmes) ;
  2. L’institut Notre Dame de Vie qui est un Institut séculier (destiné aux laïcs).

Organisation et structuration

Les carmes et carmélites travaillent pour subvenir à leurs besoins. Ce point est indiqué dès le départ dans la règle du Carmel. Si pour les Grands Carmes, la taille des couvents n’est pas limitée (le couvent de l’Incarnation à Avila comptait deux cents religieuses au xvie siècle), Thérèse d’Avila a limité les effectifs des couvents de carmes déchaux à vingt personnes plus la prieure.

Les religieux, regroupés dans un couvent, élisent un responsable (le père supérieur, ou la mère supérieure pour les carmélites). Ce responsable est élu lors d’un chapitre pour 3 ans. Les couvents sont regroupés en province. Un pays peut être découpé en plusieurs provinces, ou, s’il y a peu de couvents, la province peut inclure les couvents de plusieurs pays. Les communautés séculières du Tiers-Ordre carmélite sont rattachées aux provinces carmélitaines comme les couvents de l’Ordre. Les différents couvents d’une province élisent (pour trois ans) lors du chapitre provincial, le responsable de la province nommé provincial. L’ensemble des provinces Carmes élisent (pour 3 ans) le prieur général de l’Ordre appelé général de l’Ordre. Le général de l’Ordre est commun aux deux branches chaussées et déchaussées.

Les moines carmes déchaux et les moniales carmélites déchaussées vivent le même rythme de prière et consacrent quatre heures chaque jour à la prière, dont deux heures à l’oraison silencieuse (ils prient quotidiennement cinq offices de la Liturgie des Heures). Les frères carmes ont également des activités apostoliques de prédication axées sur la tradition spirituelle du Carmel. Les laïcs du Tiers-Ordre s’engagent également à prier la Liturgie des Heures, mais celle-ci est (pour eux) limitée aux laudes et aux vêpres.

La règle du Carmel

La règle du Carmel24 rédigée en 1209 était destinée à des ermites vivant dans les grottes du mont Carmel. Celle-ci a dû être légèrement modifiée par le pape Innocent IV en 1247 quand les ermites ont dû se réfugier en Europe et quitter la vie érémitique pour passer à une vie monastique. Par la suite d’autres révisions ont eu lieu3,4.

Le charisme du Carmel

Initialement contemplatif, la spiritualité du Carmel évolue lors de son retour en Europe et de la fin du mode de vie érémitique. Après l’approbation d’Innocent IV en 1247, le charisme du Carmel se développe selon une double dimension : une vie contemplative et une vie apostolique (vie mixte). Cette évolution de la spiritualité carmélitaine ne s’achève qu’au XIVe siècle.

La mission apostolique se retrouve dans la paternité d’Élie, le « prophète de Feu », vénéré dès les premiers temps par les ermites sur le mont Carmel. Élie fait partie intégrante de la spiritualité du Carmel. Le père carme Kilian, prieur général de l’Ordre en 1959, auteur de plusieurs livres, insiste sur le charisme fondamental de l’Ordre « qui est d’être des « prophètes de feu » à la suite d’Élie, invitant chacun à mettre Dieu au centre de sa vie ». La Vierge Marie (vénérée sous l’appellation de Notre-Dame du Mont-Carmel) est également très présente dans la spiritualité carmélitaine.

L’oraison est un temps de prière à laquelle le carme doit se consacrer. Ce temps de prière est décrit dans la Règle comme un « veiller dans la prière ». Le frère carme Bruno Secondini, professeur de théologie indique que « Prier, c’est alors passer dans le secret du cœur de Dieu que la Parole révèle et communique ; c’est s’avancer vers Quelqu’un qui habite la Parole, qui est la Parole vivante28,24 ». Ce temps de prière silencieuse (et les moyens d’y entrer), même s’il n’est pas exclusif du Carmel, a beaucoup été développé et mis en valeur par l’Ordre. Cfr.https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_du_Carmel

Symbolique du blason  

Tous les Ordres religieux ont leur écusson, représenté sur leurs livres et documents officiels, ainsi que sur les autels ou porches d’églises. Notre écusson a quasiment connu autant de variantes que notre Ordre a d’années d’existence. Nous le trouvons représenté pour la première fois en 1499 dans un livre sur la vie de Saint Albert.

Le blason du Carmel existe sous de multiples formes plus ou moins simplifiées. La plus basique conserve juste les 3 étoiles avec le cœur marron entouré de deux lobes blancs.

L’écu central représente deux lobes blancs surplombant un cœur marron : le tout symbolisant les deux pans blancs du manteau carmélitain s’ouvrant sur la robe de bure (brune). La partie brune monte et se termine sur une croix ; elle indique que la croix est la voie qui conduit au mont Carmel où se fait la rencontre avec Dieu.

Les 3 étoiles peuvent représenter, selon une interprétation habituelles les trois vertus théologales (foi, espérance et charité), ou bien les trois vœux prononcés lors de l’entrée en religion (pauvreté, obéissance et chasteté).

Le blason, de l’Ordre reprend deux versets bibliques ancrés sur le prophète Élie (considéré comme le père fondateur de l’Ordre) : la devise écrite en latin autour du blason « Zelo zelatus sum pro Domino Deo Exercituum » (Je suis rempli d’un zèle jaloux pour le Seigneur Sabaoth) 1 Rois 19,14 qui est d’ailleurs la devise du Carmel, et auquel s’ajoute le verset « Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens. » (1 Rois 18,15)

La main brandissant une épée flamboyante rappelle la victoire d’Élie sur les prêtres de Baal sur le mont Carmel (1 Rois 18,22-40) « Le prophète Élie se leva comme un feu, sa parole brûlait comme une torche » (L’Ecclésiastique chap 48 v1)31,32.

Explication simple et populaire

Les deux motifs principaux en sont : la montagne et les trois étoiles. L’étoile du centre fait allusion à la Vierge Marie du Mont Carmel Etoile de la mer, et les deux autres aux prophètes Élie et Élisée. Le tout est surmonté d’une couronne ducale, avec douze étoiles et le bras, avec l’épée de feu, qui représente le prophète Élie.

Le texte, en latin, “Zelo zelatus sum pro Domino, Deo exercituum ” reprend la phrase prononcée par le prophète Elie : « Je brûle de zèle pour Dieu, le Seigneur des armées. » (1 R 19,10) Les couleurs en sont le marron pour la montagne et le blanc pour le ciel. Le marron est la couleur de la terre – parfois, joint au jaune -, il symbolise l’humilité. Le blanc est le reflet de la lumière. C’est la couleur que l’on applique à la tunique du Christ de la Résurrection, de la Transfiguration… Blanc et marron, couleurs de notre écusson, ciel et terre réunis dans une symphonie d’amour. Ces couleurs sont également celles de l’habit du Carmel et de la cape, aussi bien pour les frères que pour les sœurs, Carmes Déchaux (OCD) et Ordre des Carmes (O. Carm.)

A la fin du XVIe siècle commence à apparaître une croix, en haut de la montagne. Cette croix nous distingue, les Carmes Déchaussés (OCD) de l’Ordre des Carmes de l’Antique Observance – « Les Grands Carmes » – (O.Carm.). Certains l’interprètent comme la Croix qui se trouve au bout de la montée du mont Carmel et d’autre l’interprète comme représentant Jésus le sommet de la montagne.

I. Le début de la Mission Carmélitaine au Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo (RDC)

L’idée d’aller en mission dans la Province Romaine carmélitaine a commencé en 1970 lors du Chapitre Provincial et les premiers sondages ont commencé en Janvier 1971. Cette idée était accueillie très positivement.

-1971-1972 : Entrée en contact avec les Pères Blancs qui étaient déjà sur terrain et connaissaient toutes les réalités missionnaires du Diocèse de Bunia où les Carmes arriveront pour la première fois.

– Du 12/05 – 09/06/1972 : Première visite du Père Provincial, Père Tommaso (Provincial) e Père Amedeo Vedirosi Giovanni Battista. A leur retour, ils convoquèrent un Conseil extraordinaire et communiquèrent les informations récoltées.

– Le 21 Juin 1972, lors d’un autre Conseil Provincial le choix tomba sur la Paroisse de Jiba comme première paroisse de la mission des Carmes au Zaïre dans la Région du Haut-Zaïre, Sous-Région de l’Ituri et Zone de Djugu, collectivité des Walendu Pitsi.

– Le 13 Juillet la Province communique le choix de Jiba à son Excellence Monseigneur Ukec Gabriel, évêque de Bunia.

Après cette communication, le choix des premiers missionnaires n’a pas tardé. Les Pères Arcangelo Colandrea comme chef de fils, le Père Ubaldo Pani et le Père Domenico Fiore. Ils furent directement envoyés en France pour le cours de perfectionnement de la langue française du 01/09-19/12/1972.

La fin de l’Année 1972 et Janvier 1973 les futurs missionnaires font le tour de la province et sensibilisent les fidèles pour soutenir la mission carmélitaine dans son grand début au Zaïre.

-Le 05/021973 la Congrégation approuve le schéma de convention avec de l’Evêque de Bunia.

– Dans l’Audience du Mercredi 31/01/1973, le Pape Paul VI salut chaleureusement les trois Pères qui vont en mission au Zaïre.

– Mardi 06/02/1973 à 23h00 les Pères prennent leur vol à l’aéroport international de Fiumicino-Rome.

– Mercredi 07/02/1973 à 16h30 les trois missionnaires atterrissent à l’aéroport de Bunia. Ils passent 3 jours à Bunia et se rende directement à Jiba.

– Le 10/02/1973, Arrivée de ces trois premiers missionnaires Carmes dans la paroisse de Jiba et sont présentés aux chrétiens le lendemain dimanche 11/02/1973. C’est le début effectif de la Mission carmélitaine à Jiba en particulier et au Zaïre en général.

II. Initiatives et Formations

Le 04/07/1974 début de la formation avec l’ouverture d’un Noviciat carmélitain à Jiba. Bon nombre d’initiatives initiales sont dues à l’engagement actif des Pères Ricardo Palazzi et le Père Carlo Colelli.

Comme la mission grandissait, la Province italienne décida d’augmenter le nombre des missionnaires pour une bonne collaboration et un travail efficace. C’est ainsi que le Père Carlo Cicconetti, alors Provincial en collaboration avec l’évêque de Bunia envoi successivement d’autres missionnaires : Père Mauri Michele Nazzareno le 27/05/1975 ; Père Teofano Scano, à 1979 (évacué d’urgence est mort en Italie le 17/03/1991), Père Guido Sartori, le 10/01/1977 ; Père Mario Serra, le 20/01/1980.

-En 1982, s’ajoutent les Père Gianfranco Tuveri (à cause de sa santé fragile est rentré aussitôt en Italie) et Père Francesco Campagna.

La mission carmélitaine de la Province italienne a aussi connu la collaboration avec les personnelles d’autres provinces, Père Joseph Abad (égyptien) de la Province australienne. En 1979, avec la Province polonaise la collaboration n’a pas abouti.

-En 1994, l’érection du carmel du Congo comme Commissariat Provincial.

Avec les entrées des jeunes Zaïrois dans la vie carmélitaine, l’idée d’ouvrir d’autres maisons de formation va naitre et d’autres initiatives suivront très rapidement, notamment :

Février 1977 : Le Père Domenico et le Père Nazareno sont choisis pour initier la succursale d’à Aboro.

Le 04/07/1974 : Erection canonique du Noviciat de Jiba avec le Père Ubaldo Pani comme maitre des novices.

En 1983, le Père Guido nommé Vicaire Provincial et commence la construction du couvent Saint Joseph qui abritera les Scolastiques théologiens de l’époque avant la construction du Scolasticat de Kinshasa.

En 1984 les scolastiques s’installent, avec le Père Ubaldo prieur et maitre des scolastiques à Bunia. Il sera remplacé à Jiba par le Père Nazareno comme maitre des novices.

En 1985, le Père Arcangelo se transfert à Butembo où vivaient déjà nos frères scolastiques en philosophie. Ils sont assistés par le Père Gianfranco Tuveri e puis remplacé par le Père Ubaldo, le Père Guido, Vicaire Provincial et maitre des théologiens à Bunia. A Jiba le Père Arcangelo, curé de la paroisse, le Père Mario Serra prendra son relais.

En 1986, à Bunia la première ordination sacerdotale des Père Aimé Losigo Kulu , le 30/09/1985 à Bunia (parti après) et Père Unen Alimange Désiré, le 03/07/1986 à Mahagi. Suivront après les cycles des ordinations : Père Ndjango Loe Nestor, le 10/08/1988 ; Père Kpadjanga Ketchu Maximien, le 25/08/1989, Père Dundji Bagave Makanova Jean Marie, le 25/08/1989, Père Dhebbi Chelo, le 25/08/1989….

A Butembo le Père Arcangelo, avec la collaboration du monsieur Alberto Randaccio, cousin du Père Ubaldo construisent le Scolasticat Titus Brandsma pour nos étudiants en philosophie à Bulengera chez les Assomptionnistes.

Sera construit successivement la grande église paroissiale de Mukuna dont Père Acangelo sera nommé le curé, puis l’autel de la Vierge Marie du mont carmel au Mont Carmel à Butembo.

A l’Ouest du Zaire, le Père Guido est chargé pour construire le scolasticat Isidore Bakanja à Kinshasa, pour les théologiens et les spécialisations des confrères en certains domaines utiles pour le commissariat.

En septembre 1990, Le Père Nazzareno nommé Vicaire Provincial, une charge qu’il accomplira seulement pour 10 mois. Successivement deux faits : la mort du Père Teofano Scano, le 17/03/1991 et le retrait de Carmes de la paroisse de Jiba le 12/05/ 1991 par Monseigneur Léonard Dhejju, évêque de Bunia.

En Juillet 1991, le Père Arcangelo nommé vicaire Provincial. Le Commissariat provincial du Congo (Zaïre) fut érigé en 1994 et  le Père Arcangelo Colandrea fut le premier Commissaire provincial du Congo de 1994-1997. 

En 1991, Son Excellence Monseigneur Alphonse-Marie Runiga Musanganya confie la paroisse Christ-Roi de Nioka au bon soin pastoral de Carmes.

Le 5 Octobre 2008, trois religieux Carmes s’installent à Misevere, Couvent Saint Simon Stock : P. Nestor DJANGO (Supérieur), P. Bertrand KATEMBO VAHWERE et Fr. Charles Kizito MALIRO. Malheureusement, trois semaines après, P. Nestor, responsable de la pastorale et supérieure de la communauté, pour raison de santé est parti à Bunia pour des soins.

Le 06/09/2013, les Carmes en collaboration avec l’Archevêque de Kisangani, s’installent dans le Couvent Saint Elie le prophète. C’était quatre frères scolastiques: Frère Emery Lusinu en G3 en provenance de Bulengera, le Frère Jean-Michel Kabango en G2 en provenance de Bulengera et les Frères Jean de Dieu Kavunga et Philémon Sivasi en G1, tous comme  comme premiere promotion.

L’équipe de formation composée des Père Innocent Joseph Ndjabba Lodda, responsable de Batman, le  Père Georges Kabuli Ndiya économe et professeur au Philosophat Edith Stein et au grand Séminaire Saint Augustin. Le Père Norbert Mitungu Mukunza, Prieur et responsable de la mission, était venu plus tard, pour raison de santé et il avait fait à Kisangani juste 4 Mois pour repartir. Les frères Jean de Dieu Kavunga et Philémon Sivasi sont les premiers étudiants Carmes ayant fait tout le cycle de philosophie à Edith Stein Kisangani. Tous les postulants sont venus après. Les premiers frères  ont habité dans le bâtiment de l’archidiocèse jadis couvent des Pères de Sacré-coeur, dans la paroisse Saint Jean-Paul II de MAELE, commune de Makiso.

Le 14 septembre 2008, en collaboration avec Son Excellence Monseigneur Uringi Dieudonné, évêque de Bunia, les Carmes nomment deux confrères : Père Bori Sumbu Jean de la Croix comme Chapelain et Père Kpadjanga Ketchu Maximien à Chemchem alors secteur autonome et Quasi-paroisse.  La Quasi paroisse sera érigée officiellement Paroisse Bienheureux Isidore Bakanja, le 14 septembre 2017  avec comme premier Curé le Père Lokpari Tchembu Deogratias.

Le 19/09/2017, en collaboration avec Son Excellence Monseigneur Ayikuli Adjuwa Sosthène, éveque de Mahagi-Nioka s’installe l’équipe pastorale à Amee – C’était le Père Jean-Paul et le Frère Gilbert, le Père Pius, responsable est arrivé quelques mois après. Une année après, soit le 10/02/2020, le Père Jean-Paul remplace le Père Pius comme responsable de la Quasi-paroisse.

Le dimanche le 05/01/2020 sous le patronage de Sainte Thérèse de l’Enfant Amee, érigé paroisse, le Père Unyuthi Wakung’a Jean Paul premier curé. La  fete patronale de la paroisse est le 01 Octobre.

III. Quelques événements malheureux de la mission

Les épreuves ne manquent dans la vie. Le 12/05/1991, l’Evêque du diocèse de Bunia, Monseigneur Léonard Dhejju reprend la Paroisse de Jiba alors administrée par les carmes et confie la gestion totale aux prêtres diocésains. Les carmes sont obligés de quitter rapidement la paroisse de Jiba, ce qui marquera négativement nos missionnaires.  

-1996-2003, la guerre éclate au Congo, les missionnaires italiens sont obligés de fuir dans des conditions très difficiles pour rejoindre leur pays.

– Février 2003, à cause de la guerre, le Père Guido et le Père Mario Serra quittent Nioka pour l’Italie.

– Le 07/06/1998, un bandit en main armée entre la nuit au Scolasticat Isidore Bakanja à Kinshasa et le Frère Kamaragi Mandro Floribert fut assassiné.

Quelques foto des premiers Missionnaires italiens au Congo

 

Les Commissaires Provinciaux du Congo par chronologie:

1. Pére Colandrea Archangelo (Italien, 1994-1997)

2. Père Dundji Bagave Jean Marie ( RDC, 1997-2003)

3. Père Unen Alimange Désiré ( RDC, 2003-2007)

4. Père Lodya Dhego Jean Marie ( RDC, 2007-2012)

5. PèreDhebi Chelo Telesphore ( RDC, 2012-2018)

6. Père Kakule Maghulu Cleophas ( RDC, 2018- )

7. 

 

Nos Couvents et Paroisses

La mission du Congo a commencé en 1973 par la Province italienne


BUNIA
Maison S. Joseph
Peres Carmes Bunia
B. P. 19 Bunia

Paroisse Chem Chem
Pères Carmes Bunia
B. P. 19 Bunia


BUTEMBO
Centre de Spiritualité
Titus Brandsma
Pères Carmes Butembo
B. P. 103 Butembo

Paroisse Notre Dame
Du Mont Carmel – Mukuna
Pères Carmes Butembo
B. P. 103 Butembo

Paroisse Misebere
Pères Carmes Butembo
B. P. 103 Butembo
NIOKA
Paroisse Christ Roi
Pères Carmes Nioka
B. P. 33 MAHAGI
NIOKA
NIOKA
Paroisse Sainte-Thérése de l’Enfant-Jésus d’Ame
Pères Carmes Nioka
B. P. 33 MAHAGI
NIOKA
KINSHASA
Scolasticat B. Isidore Bakanja
Peres Carmes KINSHASA
B. P. 1800 KINSHASA I
Avenue Mulumba Katshi, 195
Q. RIGHINI C/LEMBA
KINSHASA
KINSHASA
Commissariat Provincial du Congo
Peres Carmes KINSHASA
B. P. 1800 KINSHASA I
Avenue Nyembo 17 bis
Q. RIGHINI C/LEMBA
KINSHASA
Tel. +243 00243-822843118
e-mail commissariatducongo@yahoo.fr
KISANGANI
Scolasticat Sant’Elia
(Comunità di Maele)
B.P.505
KISANGANI

Tél.

 

Lettera per i 50 anni di vita carmelitana in Congo

Cinquant’anni di vita carmelitana nel Vangelo di Gesù Cristo

Il Priore Generale dell’Ordine, Míċeál O’Neill, ha inviato la seguente lettera ai carmelitani e alle persone con cui svolgono il loro ministero in occasione dell’inaugurazione delle celebrazioni per i 50 anni della presenza carmelitana nella Repubblica Democratica del Congo.

Mi unisco a tante persone nella Repubblica Democratica del Congo e in Italia mentre iniziano le celebrazioni del 50° anniversario della presenza dell’Ordine dei Carmelitani nella RDC. In questi primi cinquant’anni i frati carmelitani, in collaborazione con la chiesa locale, hanno offerto alla gente il modello carmelitano di vivere il Vangelo di Gesù Cristo, con il suo particolare amore per la preghiera, la devozione a Maria, l’attenzione alla parola di Dio e il progresso sociale basato sul Vangelo. Ora ci sono dieci comunità divise tra Bunia, Butembo, Nioka, a est, Kinshasa a ovest e Kisangani a nord.

Attraverso il lavoro nelle parrocchie, la formazione religiosa e l’accompagnamento spirituale i  Carmelitani cercano di offrire alla Chiesa locale ciò che hanno ricevuto come carisma e vocazione. La tradizione carmelitana parla di persone che crescono ogni giorno nella conoscenza dell’amore di Dio. Questa conoscenza è esemplificata nelle vite dei santi che la tradizione carmelitana ha prodotto. Quella sfida continua in questi tempi nuovi per l’Africa.

La sfida ora è trovare la vera dignità della persona umana, libera da interessi politici ed economici esterni, libera di prendersi cura della famiglia, dell’educazione e della piena dignità di ogni persona umana come figlio o figlia di Dio. Prego perché la presenza dell’Ordine dei Carmelitani in Africa, e in modo particolare nella Repubblica Democratica del Congo, sia fonte di saggezza e di consolazione per tutto il popolo, e perché il futuro di tutti sia di maggiore pace e armonia in un paese che Dio ha benedetto con tali enormi e belle risorse di fede, umanità e natura.

Possano nostra Signora del Monte Carmelo e i Santi del Carmelo essere per tutti fari di luce e di speranza in un impegno comune per l’amore e la verità del Vangelo di Gesù Cristo e per la missione della Chiesa cattolica.

Míċeál O’Neill, O. Carm.
Priore Generale
16 maggio de 2023

Logo du Jubilé de 50ans du Carmel en RDC : 1973-2023 

Intervista a P. Toni sui 50 anni del Carmelo in Congo

 

Intervista a P. Roberto Toni, priore provinciale della Provincia italiana

I 50 anni del Carmelo del Congo e alcune idee sul future

Il carmelitano P. Roberto Toni è il priore provinciale della provincia italiana. Ha fatto alcune riflessioni sulla fondazione del Carmelo in Congo da parte della provincia che ora guida e su ciò che immagina per il futuro. Ecco una sintesi di ciò che ha detto in risposta alle domande di CITOC.

La fondazione del Carmelo nello Zaire, ex Congo belga ed oggi Repubblica Democratica del Congo, ha rappresentato, per l’allora Provincia Romana, il mettere in atto il nuovo slancio missionario scaturito dal Concilio Vaticano Il. Nel 1973, quando iniziò la nostra prima presenza, erano passati solo 8 anni dalla conclusione del Concilio e si respirava l’aria di una nuova primavera per la Chiesa. Tutta la Provincia Romana, corrispondente all »Italia Centrale, si mobilitò con grande entusiasmo per quella prima presenza, con i primi tre missionari, p. Arcangelo Colandrea, p. Ubaldo Pani e p. Domenico Fiore (due dei quali ancora viventi), intorno al villaggio di Jiba, nell’Ituri, parte nord est del grande Paese, vicino al lago Alberto, in diocesi di Bunia. Attraverso il periodico « La Madonna del Carmine » e l’opera del responsabile, p. Riccardo Palazzi, tutta la Provincia, frati, monache, suore, terziari e Laici dei Santuari e delle Parrocchie, veniva regolarmente informata dei passi di crescita della missione, anche nello sforzo di raccogliere fondi e materiale utile da inviare. Quando nel 1991 venne costituita la Provincia Italiana dei Carmelitani, la Missione in terra congolese, ormai notevolmente sviluppata, divenne patrimonio ed impegno per tutta la Famiglia carmelitana della nuova entità, e costituì anche l’occasione di un rafforzamento dell’unità nello sforzo comune.

Dopo Bunia, ecco Butembo, poi Nioka, poi la fondazione nella capitale, Kinshasa, infine, non molti anni fa, Kisangani. Oggi è un Commissariato provinciale con 11 case, per circa 74 confratelli, novizi compresi, alcuni dei quali sono nelle Comunità in Italia per aiutare le nostre presenze o per specializzarsi negli studi. La « missione » è divenuta, a sua volta, « missionaria ». 

Il Congo ci ha aperto la mente all’universalità della Chiesa e del Carmelo; dello stesso anno, del 1973, fu la partenza di un carmelitano veneto, p. Lauro Negri, per l’America Latina; insieme al Congo, anche la Colombia divenne una « finestra » di nuova vita carmelitana nel mondo.

Ancora molto cammino rimane da fare, ma abbiamo visto il Carisma carmelitano entrare nella cultura africana e congolese, la fioritura vocazionale e la necessità del discernimento, la sfida della coerenza evangelica e di una Carità che superi il semplice assistenzialismo. Questa finestra sull’Africa ricca, gioiosa e tormentata, ha permesso a noi confratelli in Italia, Colombia e Romania di venire a contatto e condividere i drammi di questi ultimi trenta anni in Congo: guerre, massacri, esodi di profughi interni al Paese. Tutto questo sfonda la porta della nostra indifferenza e ci chiama a « portare i pesi gli uni degli altri », a riflettere sul perché di tanta ingiustizia, a chiederci cosa possiamo fare.

La Chiesa in Congo, con la sua giovinezza e le sue sfide, ha conosciuto il Carmelo e, per bocca dei Vescovi, ci chiede di « essere autenticamente noi ». Anche la gente semplice sa discernere, guardandoci, se siamo funzionari o veri credenti credibili. Da noi vogliono la radicalità evangelica nella testimonianza della fraternità, della preghiera e del servizio umile e disinteressato: non avrebbe senso accomodarci o diventare realizzatori di opere senza qualità ed anima. Il popolo congolese ha un forte senso di spiritualità, ma la mentalità economicistica, per la quale tutto ha un prezzo, ed anche il secolarismo, si stanno facendo strada nel cuore e nella prassi soprattutto dei giovani. Da qui la corruzione, i conflitti, la disgregazione di un’umanità piena di valori che rischiano di perdersi. Come Carmelo, come fratelli contemplativi e profeti, abbiamo molto da testimoniare.

Se seguiamo Cristo Gesù, non c’è alternativa al dono della vita. Oggi, a cinquanta anni da quell’inizio, la nostra Provincia si domanda: cosa chiede il Signore a noi, chiamati a vivere alla Sua sequela?

P. Roberto Toni, priore provinciale della Provincia italiana